Exposition de "Première"
du 15 janvier au 8 février 2014
« Première » est un projet prospectif du centre d’art de Meymac offrant à de jeunes artistes récemment diplômés une rencontre avec le public et un réseau professionnel (critiques d’art, commissaires d’exposition, directeurs d’institution…).
Le BBB centre d’art s’associe à cette 19ème édition : peinture, dessin, sculpture, vidéo, performance, installation, édition, intervention dans l’espace public par une génération en devenir Coproduction centre d’art contemporain de Meymac et BBB centre d’art. En partenariat avec les Écoles nationales supérieures d'art de Bourges et Limoges, l'École supérieure d'art de Clermont Métropole et l'Institut supérieur des arts de Toulouse. Corps à corps
Si la pratique de Christèle Selliez-Vandernotte prend principalement pour sujet le corps, il n’est pas pour autant charnel, sensuel ou érotique. Toutefois, il ne perd pas sa substance car l’artiste le considère dans toute sa matérialité, elle le met à l’épreuve, cherche à questionner ce qui conditionne ses actions, ses processus de réalisation et ses impuissances.
Pour cette jeune artiste, le corps est éminemment social : il s’inscrit dans une histoire, des traditions, il est un marqueur qu’elle interroge, lors d’actions artistiques qu'elle associe souvent à un travail d'écriture, de photographie et d'installation.
Le bbb expose un ensemble d’œuvres représentatives de sa démarche dont Wakouwa qu’elle qualifie de « tableau vivant ». La chorégraphie binaire que joue l’artiste est une référence directe au jouet qui donne son nom à cette action : un pantin en bois composé d’une base sous laquelle se trouve un bouton poussoir, auquel est relié une figurine qui se désarticule à chacune des pressions exercées par le pouce sous le socle.
Cette action trouve aussi son origine dans la pratique du butô, danse d’origine japonaise à laquelle Christèle Selliez-Vandernotte a été initiée et dont elle retient tout particulièrement la conscience d'une dualité interne, l'expérimentation des limites du corps, segments par segments, ainsi que la relation entre matière corporelle et sonore. Juchée sur un socle, genoux contre le poitrail, bras ballant, l’artiste se déploie dans un sursaut énergique, un bras tendu, le poing serré. Son corps, comme un instrument, émet un cri profond lorsque le souffle se tarit dans cette position martiale… puis il retombe dans sa posture initiale. L’action se répète, l’artiste tremble sur son étroit piédestal, son visage rougit sous l’effort.
Dans cette œuvre, Christèle Selliez-Vandernotte recherche le contrôle de son corps, la maîtrise de sa respiration et pose la question centrale dans sa pratique : l’objectivation du corps par sa théâtralisation et son entrée dans l’espace muséal.
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